JUMENT DE LA NUIT 

def. night-mare “La Nightmare, en français jument de la nuit, cheval de cauchemar ou encore destrier infernal, est une créature fantastique issue de la longue tradition du cheval noir psychopompe, diabolisé au Moyen Âge pour devenir une créature maléfique associée aux cauchemars.”

“Rattraper la nuit et l’emmener dans son jour.
Peindre le rêve pour le déposer dans le réel
Tenter d’attraper les couleurs de la nuit.
Enlacer les fantômes.”


Série de 20 dessins à l’aquarelle et marqueur à l’huile, 29,7 x 21 cm, (2023 - 2024)


Je voulais pas devenir une griffe, acrylique sur toile, 70x30
FR

Cette série de dessins a été faite suite à un carnet de rêve que j’ai perdu. J’y écrivais mes rêves de la nuit, le matin, pour m’en souvenir et je l’ai perdu.
Le lendemain, au réveil, j’ai pris une feuille, et des aquarelles et je me suis mise à peindre. 

L’art et la vie me paraissent indissociables. Et je crois que notre inconscient a un pouvoir sous estimé, d’expulsion. La peinture peut être un vase communiquant des fêlures internes : expulser, ouvrir, disséquer quelques unes de nos angoisses d’humain par la transformation.

En peignant mes sensations du réveil, j’ai la sensation de déverser ce que j’ai pu vivre les yeux clos, sans vraiment comprendre ce que j’ai pu vivre pendant mon sommeil. Les images qui se créent, naissent ou renaissent sous mes yeux. C'est le corps qui se met à voir et à entendre les lignes et les couleurs.

Je suis la sensation, et je l’écoute; et à partir de là, je trouve une certaine concentration ou une certain sentiment océanique, qui me permet de juste être à l’écoute du mouvement que je sens. J'ouvre grand les oreilles, comme un musicien, qui fermerait les yeux pour écouter le son. J’entends la mélodie des rêves, celle du sommeil, les formes deviennent des notes de musique, et les couleurs se transforment en rythme.

EN


This series of drawings was made following a dream notebook that I lost, I wrote down my dreams at night, in the morning to remember them, and I lost it.
The next day, when I woke up, I took a sheet of paper and some watercolors and started painting. 

Art and life seem inseparable to me. And I believe that our unconscious has an underestimated power of expulsion. Painting can be a vessel communicating internal cracks: expelling, opening, dissecting some of our human anxieties through transformation.

By painting my waking sensations, I have the feeling of pouring out what I may have experienced with my eyes closed, without understanding what I may have really experienced during my sleep. The images that are created, born or reborn before my eyes. It is the body that begins to see and hear lines and colors.

I am the sensation, and I listen to it; and from there, I find a certain concentration or a certain oceanic feeling, which allows me to just listen to the movement that I feel. I open my ears wide, like a musician who closes his eyes to listen to the sound. I hear the melody of dreams, that of sleep, shapes become musical notes, and colors transform into rhythm.







© Lea Rose Merlhiot - 2024-25